Document 1 : Croissance de l’espace urbain du Caire (15 millions d’habitants)
Document 2 : Les fonctions du Caire
La fonction étatique et l’administration nationale rassemblent dans la capitale un gros effectif de fonctionnaires. Les universités accueillent 50% des étudiants du pays.
Le centre d’affaires étire la rive droite du fleuve de hauts buildings, créant un petit « Manhattan sur Nil ». Le siège de la ligue arabe s’y est également implanté. Un second centre se révèle, plus diffus, sur la rive gauche, fixant représentants diplomatiques, sociétés internationales, services de haut niveau. La ville est également le plus grand centre industriel national avec des pôles d’industries lourdes et de multiples ateliers de PME disséminés dans le tissu urbain péricentral.
J.-F. Troin, Les métropoles des « Sud », Ellipses, 2000.
Document 3 : Problèmes environnementaux
La circulation urbaine reste chaotique malgré la mise en service de deux longues lignes de métro, de voies rapides surélevées traversant la ville. La circulation automobile contribue, avec les industries polluantes, à créer au dessus de la ville un voile brumeux.
La demande en logements, pressante, conduit à la construction de dangereuses surélévations d’immeubles, à une urbanisation incontrôlable remplissant les moindres interstices de terres agricoles.
Les faiblesses de la distribution de l’eau dans une pays hyperaride, un assainissement très incomplet, un ramassage des ordures encore très artisanal rendent la vie quotidienne difficile, tout spécialement dans les quartiers populaires.
Le Caire a cependant réalisé une planification urbaine originale en créant des villes nouvelles dans le désert pour sauvegarder l’espace arable. Mais ces nouvelles urbanisations sont loin d’avoir fait le plein d’habitants et ne parviennent pas à éviter la surpopulation et la dégradation des vieux quartiers
J.-F. Troin, Les métropoles des « Sud », Ellipses, 2000.
Questions (10 points) : Toutes les réponses doivent être justifiées
Le Caire est-elle une mégapole et/ou une métropole ? (documents 1 et 2). 4 points
Comment se traduit spatialement la croissance urbaine ? (documents 1 et 3). 4 points
A quoi servent les villes nouvelles du Caire ? (documents 1 et 3) 2 points
Réponse organisée (10 points)
Vous répondrez de manière organisée au sujet : Le Caire, atouts et problèmes d’une ville géante du Sud.
Dans cette proposition de correction, les éléments explicatifs tirés du cours sont en vert
Question 1
Le Caire est une mégapole et une métropole.
C’est tout d’abord une mégapole car d’après l’ONU, une mégapole est une ville qui compte au moins 8 millions d’habitants, or Le Caire en compte 15 millions.
C’est aussi une métropole car elle possède diverses fonctions dont une fonction politique « un gros effectif de fonctionnaires », et une fonction économique avec son « petit Manhattan ». De plus, Le Caire est bien reliée aux autres villes du pays grâce aux voies de communication et au reste du monde avec son aéroport.
Question 2
La croissance urbaine du Caire se traduit spatialement de deux manières.
D’une part la ville s’étale en périphérie, soit par extension continue de l’espace urbain, soit par la création de villes nouvelles telles qu’Al Badr.
D’autre part la croissance urbaine, faute de place, se traduit par une croissance verticale « construction de dangereuses surélévations d’immeubles ».
Les différentes formes de croissance urbaine montrent que Le Caire connaît une véritable explosion urbaine.
Question 3
Les villes nouvelles permettent de déconcentrer la population du centre. Elles évitent à la population de s’étaler sans contrôle et d’empiéter sur les terres agricoles « pour sauvegarder l’espace arable » en regroupant la population périurbaine dans des petites villes.
Le Caire, atouts et problèmes d’une ville géante du Sud
Le Caire est la capitale de l’Egypte. C’est une mégapole de 15 millions d’habitants. Quels sont les atouts et problème de cette immensité dans un pays en développement?
Le Caire est la plus grande ville d’Egypte, ce qui lui confère de nombreux atouts.
Elle a acquis ce statut en concentrant les activités économiques, industrielles, politiques, administratives et culturelles du pays. Ainsi, la majorité des étudiants y poursuivent leurs études et les grands groupes du pays implantent leur siège social dans le quartier d’affaires surnommé le « Manhattan sur Nil ». Toutes ces activités font du Caire une immense métropole.
La centralité du Caire est donc importante. La ville est attractive. Pour être accessible, elle doit être reliée aux réseaux de communication du pays et aux grandes métropoles mondiales. C’est le cas puisque de nombreux axes routiers convergent vers Le Caire. De plus, elle possède un aéroport international.
L’attractivité du Caire est mondiale grâce au tourisme. En effet, la ville se trouve au pied des pyramides. La réception de nombreux touristes favorise le développement de la ville et augmente la fréquentation de l’aéroport et des hôtels.
Cependant, les problèmes que rencontre la ville sont à la hauteur de son succès.
Il n’est pas aisé de gérer une population de 15 millions d’habitants. La population vient de tout le pays (autres villes ou exode rural), les niveaux de vie sont donc variés. Ainsi, le Caire présente une forte ségrégation spatiale.
La concentration des hommes et des activités génère une forte pollution atmosphérique et sonore (circulation, industrie). De plus, en raison de la difficile mise en place d’un système performant de ramassage des déchets, les nuisances sont également liées aux odeurs et à la dégradation des paysages urbains.
Si la liste des problèmes est longue, nous pouvons la terminer en évoquant le problème de l’accès à l’eau. Le Caire est située dans une région soumise au stress hydrique. Elle est certes traversée par le Nil mais l’épuration de l’eau est coûteuse. Par conséquent, la rareté de l’eau et son prix font que tous les habitants du Caire n’ont pas accès à l’eau potable.
Face à ces problèmes, les dirigeants de la ville tentent de mettre en place des solutions.
Ils ont par exemple proposé la création de villes nouvelles en périphérie de la ville. Le but premier de ces villes nouvelles était de stopper une périurbanisation incontrôlable. En effet, la place manque dans le centre et la population s’étale en périphérie. Or, cet étalement urbain se fait au détriment des terres agricoles. Les villes nouvelles devaient donc favoriser la concentration de la population dans des petites villes mais elles n’ont pas été une réussite car trop éloignées du centre.
La population qui n’a pas les moyens de se rendre dans ces villes nouvelles reste dans le centre et pour pallier au manque de place construit des logements en hauteur. La ville ne s’étale plus mais prend de la hauteur, jusqu’à ce que ces immeubles construits trop rapidement s’écroulent…
Les activités et la population du Caire en font une ville géante. Le revers de ce gigantisme est une multitude de problèmes économiques, sociaux et environnementaux qui sont difficiles à résoudre, par manque de moyens.